Savoir gérer des catastrophes

Photo Yannick Hémond
Yannick Hémond, professeur au Département de géographie de l’UQAM et responsable des nouveaux programmes en résilience, risques et catastrophes

Dès l’automne 2020, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) offrira deux nouveaux programmes de 2e cycle en résilience, risques et catastrophes : un programme court de 2e cycle et un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS). Ces programmes ont pour objectif de former des responsables de mesures d’urgence, des travailleur.e.s de la sécurité civile ou des gestionnaires de risques pour faire face non seulement à des pandémies comme celle qui sévit actuellement, mais aussi à tous les types de catastrophes - inondations, feux de forêt, tornades, ouragans, etc. Rencontre avec Yannick Hémond, professeur au Département de géographie de l’UQAM et responsable des deux programmes.

À l’origine du projet se trouve la volonté de procéder à une refonte de l’actuel DESS en gestion de risques majeurs, qui a déjà formé près d’une centaine de diplômé.e.s, œuvrant tant au Québec qu’à l’international.

« On a décidé de revoir de fond en comble le programme, son approche pédagogique, la façon dont les cours sont dispensés. Ce qui nous a guidés, c’est le fait d’être dans un domaine qui évolue chaque jour. Chaque crise, chaque catastrophe, chaque événement perturbateur peut faire évoluer la profession », dit Yannick Hémond, professeur au Département de géographie de l’UQAM et responsable des deux programmes.

Une pédagogie active axée sur la résolution de problème

Se basant, entre autres, sur le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes de l’ONU concernant la résilience des communautés, les nouveaux programmes proposent un référentiel de compétences renouvelé et une approche pédagogique résolument active. Elle s’articule autour de la capacité à naviguer à travers des événements perturbateurs et est basée sur la résolution de problèmes.

« On veut outiller nos futurs diplômés pour qu’ils soient en mesure de faire preuve de créativité, de pensée critique, d’ouverture parce que c’est un domaine où ça ne se passe jamais comme c’est planifié. Ça demande de penser, de réfléchir et d’agir différemment », explique le professeur Hémond.

Les futur.e.s gestionnaires de sinistres, de catastrophes et de risques bénéficieront, lors de leurs parcours académiques, d’un large éventail de compétences. Ils/elles seront notamment formé.e.s à coordonner les partenaires de manière à ce que tous travaillent dans le même sens. La formation s’intéressera aussi à la dimension humaine, organisationnelle et sociétale de la résilience. L’objectif est de les préparer à occuper des postes clés dans les secteurs public, parapublic et privé.

La notion de résilience appliquée aux catastrophes

Au cœur des nouveaux programmes, on retrouve le concept de résilience; cette capacité à absorber un choc, de vivre la perturbation, de se rétablir, et de se définir un nouvel état.

« Il y a les notions d’adaptation, de transition et de transformation dans la résilience. On cherche à se redéfinir à travers un événement perturbateur pour améliorer notre capacité de réponse. Il va y avoir une redéfinition de l’état initial, pour que si jamais cet événement-là se reproduit, on ne se retrouve pas encore perturbé », dit Yannick Hémond.

La crise de la COVID-19 viendra fort probablement teinter différents aspects des nouveaux programmes. On peut penser que les notions d’épidémiologie et de santé publique vont être populaires au cours des prochaines années. « L’idée est de vraiment outiller les étudiants pour faire face à des situations qui sont un peu inusitées et qui demandent vraiment de penser autrement. Parce qu’avec la pandémie que l’on voit présentement, si on ne pense pas autrement, si on essaie de mettre en place des mesures habituelles, dans une situation qui est inhabituelle, on sait que ça ne fonctionnera pas. C’est la base même d’une catastrophe », poursuit-il.

La COVID-19 : une crise qui n’est pas comme les autres

Selon Yannick Hémond, la crise actuelle a ceci de particulier qu’elle a autant de dimensions humaines – aspect psychosocial, préparation individuelle, notion de confinement, respect des consignes – que de dimensions organisationnelles. Elle se distingue également par le fait qu’elle soit globale et non circonscrite.

« En gestion de catastrophe, il y a le concept de dépassement de capacité. On se dit toujours que nos voisins vont être là pour nous aider. Par exemple pour une municipalité qui est inondée, si elle est en dépassement, elle va faire appel à la région, si la région est en dépassement, elle va faire appel à la province, et ainsi de suite. Là, si on est en dépassement de capacité, notre voisin l’est également. Il aura autant besoin d’aide que nous de la sienne », conclut M. Hémond.

Le Programme court de 2e cycle et le Diplôme d’études supérieures spécialisées en résilience, risques et catastrophes seront offerts à l’UQAM à compter du trimestre d’automne 2020.

Date de publication : 20/04/2020

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