Rencontre avec la lauréate de MT 180 Madagascar « Je me suis un peu découverte dans cette expérience »

NAFR

C’était un 21 juin, alors que la fête de la Musique se faisait discrète dans la capitale malagasy, l’ambiance était au rendez-vous à l’Institut Français de Madagascar où s’est tenue l’ultime épreuve de l’édition malgache du concours MT180 ; une épreuve dont Mme Fanilo Ny Aina Ramanitrinizaka a remporté le premier prix. Fière de pouvoir mettre en avant ses recherches et surtout son pays à la finale Internationale organisée par l’AUF en septembre prochain, la lauréate malagasy a chaleureusement accepté de répondre à quelques questions :

Nouveau défi : présentez-en 3 phrases vos travaux de recherche

Ma thèse porte sur une sélection participative et décentralisée de lignées de riz pluvial dans la région de Vakinankaratra (Madagascar). Pour cela, j’ai effectué une sélection de 50 lignées de riz pluvial sur des parcelles cultivées appartenant 20 agriculteurs selon les conditions de culture des agriculteurs de la région qui n’utilisent généralement pas une quantité énorme d’intrants. A partir de ces 50 lignées et toujours avec ces agriculteurs, j’élimine petit à petit celles qui ne correspondent pas à leurs attentes jusqu’à ce qu’à la fin il ne reste que celles qui soient réellement adaptées à leurs conditions réelles.

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à MT180 ?

Je ne veux pas que ma thèse soit juste une succession d’expérimentations et de publications scientifiques, je veux la vivre à fond et de toutes les manières possibles. Je ne veux pas repenser à ces 4 années de ma vie dans le futur et regretter de ne pas avoir osé relever d’autres défis.. J’ai toujours considéré MT180 comme étant LE défi ultime, alors quand l’AUF a lancé le concours cette année, après de longues hésitations je me suis dit : et puis tant pis, je m’inscris !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans ce concours ? 

Trouver l’inspiration pour mon texte n’était pas évident pour moi parce que ma thèse parle de riz, je me suis dit que si j’étais à la place du public, je ne voudrais pas entendre parler de la phrase : « le riz est l’aliment de base des Malagasy » … Il m’a fallu trouver une approche plus  originale sachant qu’il y  avait déjà une autre candidate qui allait aussi parler de riz, mon stress a monté d’un cran quand j’ai su qu’il y en avait une troisième !

Comment avez-vous vécu l’expérience MT 180 ?

Si je fais abstraction du manque d’appétit et de sommeil causé par le stress avant la finale, c’était une expérience que je ne suis pas prête d’oublier de si-tôt. L’AUF peut être sûre que mes petits-enfants entendront parler d’elle ! C’était exactement ce qu’il me fallait pour donner un peu de piquant dans ma routine de vie de doctorante. J’ai beaucoup appris sur moi-même, sans trop vouloir exagérer, je me suis un peu découverte dans cette expérience.

Vous avez eu le 1er prix et représenterez votre pays à la finale internationale, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Un poids énorme ! Mais c’est également un honneur que jamais je n’aurai cru avoir. Je n’ai jamais été réellement douée pour quoi que ce soit à part les études, je savais que je ne représenterai jamais Madagascar sur le sport, le chant ou la danse, mais jamais je n’aurai imaginé que mes études me le permettraient. Je ne peux qu’être honorée de la décision du jury.

À votre avis, quels sont les défis auxquels les chercheurs comme vous doivent faire face ?

Les chercheurs entendent souvent la phrase : « depuis le temps que vous cherchez, n’avez-vous rien trouvé ? » Je trouve que ceci illustre bien le principal défi des chercheurs : vulgariser les résultats de leur recherche. Les recherches se font et des résultats intéressants en sortent, mais personnellement je trouve que ces résultats n’arrivent pas à leurs destinataires à tel point que ces derniers se demandent s’il y en a. Et je ne parle pas des publications scientifiques des recherches parce que nous savons qu’il n’en manque pas, je parle de l’application des résultats pour la population, le lien entre la recherche et le développement.

Quelques mots pour les chercheurs compères

Tout en rejoignant ma réponse sur la question précédente, je voudrai inciter d’avantage les chercheurs à se prêter au jeu de la vulgarisation scientifique de leurs résultats. Ce n’est pas un simple exercice de résumer son travail, il y va de l’information au public que oui, nous faisons des recherches et oui, il en sort quelque chose qui peut leur être bénéfique.

Date de publication : 09/07/2021

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