De l’Observatoire Francophone du Genre à l’Université (OFGU) à l’Observatoire francophone du Développement inclusif par le Genre (OFDIG).
L’Observatoire Francophone du Genre à l’Université a été conçu dès la première rencontre du RESUFF, à Cancun, en 2014 – bientôt 10 ans ! –, annoncé alors comme un objectif prioritaire de notre réseau. Par la suite, le projet a été confirmé en novembre 2014 à l’occasion du colloque de Dakar, en présence du Recteur Bernard Cerquiglini, et lors du colloque de Moncton en septembre 2017 en présence du Recteur Jean-Paul de Gaudemar. Après l’AGE d’octobre 2019, il intègre la « Programmation triennale des activités du RESUFF ».
Rappelons qu’un travail de fond a été fait pour déterminer les indicateurs et les critères de sélection des universités partenaires et que deux appels à manifestation d’intérêt ont été lancés par le RESUFF, malheureusement sans les suites attendues. Le RESUFF a été partie prenante dans la sélection du Groupe ÉGAÉ chargé de procéder à l’étude de faisabilité de cet Observatoire, laquelle a été présentée, le 16 octobre 2019, lors de l’AGE du RESUFF.
Figurant au cœur de nos réflexions et préoccupations, cette problématique constituera l’objet de notre prochain Atelier stratégique, qui aura lieu à Rennes, en octobre 2022, et qui portera sur : « Les femmes universitaires au miroir des indicateurs Genre : Observations et Observatoires » : nous estimons en effet nécessaire d’interroger les fonctions des observatoires, la façon dont ils sont perçus, par l’Université et par la Société, l’importance des indicateurs et d’autres outils complémentaires.
L’Observatoire (tel que nous l’avions conçu) est donc prioritaire pour le RESUFF, et à trois titres :
- Le RESUFF est un réseau de femmes qui croient au pouvoir de l’action, et sont déterminées à agir sur les comportements individuels, collectifs et institutionnels. La réflexion et l’analyse doivent aboutir à du concret : améliorer la situation de la femme à l’université, abolir les violences et les discriminations de toute sorte, combattre les préjugés, instaurer l’égalité, assurer la parité des genres. Or, pour bien agir, il nous faut connaître la réalité de chacune de nos institutions, collecter des informations, être munies de données et d’indicateurs précis et fiables, que seul un Observatoire à l’Université pourra nous fournir. Le travail du RESUFF déborde celui de l’Observatoire mais en dépend largement : on ne peut bâtir une politique de genre qu’à partir des données fournies par l’Observatoire.
- Le RESUFF agit sur le terrain : ses membres appartiennent aux universités et, s’agissant de femmes dirigeantes, elles sont mieux à même d’intervenir et de mettre en place une vraie politique du genre. Nous couvrons un vaste champ du territoire aufien, et notre direction comme notre comité scientifique sont composés par des éléments appartenant à 12 institutions universitaires de différents pays. Ces femmes, comme tous les autres membres, connaissent la réalité locale et savent mieux que quiconque ce qu’il y a à faire pour opérer des changements salutaires et améliorer sensiblement la situation des femmes. La mise en place d’une référente genre – déjà désignée dans un certain nombre de nos universités membres – et le démarrage de processus de collecte de données genrées dans nos institutions, en sont la preuve.
- Le RESUFF est un réseau constitué au sein de l’Agence universitaire et repose sur la conviction que c’est par et pour l’université qu’il est possible de faire évoluer la Société : la formation et la recherche trouvent dans l’Enseignement Supérieur un champ d’action privilégié. Former des générations d’étudiants/es, les préparer à une action citoyenne, qu’elles et qu’ils mèneront, bien entendu, également en dehors de l’École est, pour nous, un objectif premier.
Nous sommes sensibles à la nécessité de nous en tenir étroitement à ce binôme – l’université et le genre -, car, à vouloir observer trop large, nous risquerions de perdre le focus et de nous voir bientôt confrontées à la difficulté de choisir, parmi bien d’autres, des indicateurs précis répondant aux objectifs affichés.
Soutenu par l’AUF, cet Observatoire se dénommera désormais « L’Observatoire Francophone du Développement Inclusif par le Genre » (OFDIG). Marie Langevin et Caterine Bourassa-Dansereau, Professeures à l’Université du Québec à Montréal, en sont les Co-Directrices.
La Rectrice de l’Université du Québec à Montréal, Magda Fusaro, et le Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie, Slim Khalbous, nous invitent au lancement de l’Observatoire francophone, en présence de dignitaires et de représentantes et représentants d’Affaires mondiales du Canada, de l’Organisation internationale de la Francophonie, de la Commission canadienne de l’UNESCO et de l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM, à 10h, le 8 mars prochain.
Nous saluons le lancement de ce nouvel Observatoire et accompagnerons, avec enthousiasme et attention, son travail au service de la cause majeure que le RESUFF partage et promeut.