Autochtonie : Savoirs croisés, territoires partagés 

fotoBANDERAINNU

Pendant plus de trois ans, une équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs, de professeurs et d'étudiants d'Argentine, du Canada (Québec) et de France, accompagnée de nombreux participants des Premières Nations, a conduit une réflexion collective visant à mettre en lumière les droits des peuples autochtones et la richesse de leurs cultures à travers les Amériques. 

 

L’Université du Québec à Montréal (UQAM), l’Universidad del Salvador (USAL) et l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) ont uni leurs forces dans le cadre du projet « Territorialité, ressources, autochtonie : droits et représentations culturelles ». Celui-ci a été soutenu par l’AUF dans le cadre de son programme PRISA (Projets interuniversitaires de solidarité dans les Amériques). 

L’objectif? Explorer en profondeur les enjeux complexes des droits autochtones, en tenant compte de la manière dont ils sont représentés à travers le tourisme, l’exploitation des ressources et les défis environnementaux. Pour cela, une équipe diversifiée a été réunie, composée d’experts en droit, en études culturelles, en décolonisation autochtone et en géopolitique.    

Une aventure humaine autant qu’intellectuelle 

Ce projet a permis de créer des ponts entre les acteurs, de favoriser l’écoute et le dialogue. Chercheurs, professeurs, étudiants et participants autochtones ont travaillé main dans la main, partageant leurs connaissances et leurs perspectives. La langue française est devenue le fil conducteur de ces échanges, tissant des liens entre les cultures et les disciplines.    

Structuré autour de neuf objectifs concrets — séminaires, missions de recherche, mobilités étudiantes, colloques, publications, etc. — le projet a connu plusieurs temps forts. 

Parmi eux, une table ronde à Montréal organisée avec la communauté atikamekw, un colloque international à Buenos Aires sur le droit et les représentations culturelles, ainsi que la publication d’un ouvrage trilingue associant les trois institutions partenaires. 

L’un des moments les plus marquants fut sans doute la rencontre entre les peuples autochtones des Amériques : Mapuches d’Argentine, Atikamekw et Innus du Canada ont partagé leurs visions du territoire, leurs luttes et leurs aspirations, contribuant à la mémoire vivante de ces échanges. 

L’ensemble de ces activités a été marqué par une attention soutenue à l’égard de l’égalité des genres, de la décolonisation des savoirs et de la valorisation de la langue française comme langue de recherche. 

Selon Daniel Chartier, professeur à l’Université du Québec à Montréal, certaines rencontres entre les chercheurs, les étudiants et les participants autochtones avait une valeur historique dans le contexte des relations Nord-Sud : « La rencontre entre le chef innu de Matimekush-Lac-John et Juan Antonio Arébalo Sgró Namuncurá (Aimara et Mapuche), directeur de l’Instituto de Cultura Indígena Argentina, a été particulièrement émouvante et les deux hommes se sont immédiatement reconnus dans une situation commune. » 

Le projet a dû composer avec les défis de la pandémie, des restrictions budgétaires et des tensions politiques locales (notamment en Patagonie). Ces contraintes ont exigé de la flexibilité et ont poussé les équipes à innover, notamment par des formats hybrides, des rencontres virtuelles et des diffusions numériques élargies. 

Malgré tout, les retombées sont majeures. Le projet a permis : 

  • La création de stages et d’échanges étudiants ; 
  • Le renforcement de la recherche francophone intercontinentale ; 
  • La production d’outils de diffusion à destination du grand public ; 
  • L’avancement des Objectifs de développement durable, en particulier ceux liés à l’égalité des genres, aux droits humains, à la préservation de la culture et à la justice environnementale ; 
  • La publication d’un ouvrage collectif, qui sera lancé en août 2025 à Buenos Aires lors d’une table ronde qui permettra de poursuivre la collaboration. 

L’objectif social, scientifique, de formation et de diffusion de ce projet a, pour l’équipe de recherche, les communautés autochtones, ainsi que les étudiants une grande importance, tant par son originalité que son impact social, politique, environnemental et culturel. 

Pour en savoir plus sur d’autres projets soutenus dans le cadre du programme PRISA :  

Une éducation de qualité pour tous  – AUF 

Langues, inclusion et action publique  – AUF 

Pour consulter l’appel PRISA 2025 et pour déposer vos projets :

Projets interuniversitaires de solidarité dans les Amériques (PRISA) – Appel 2025 – AUF

Date de publication : 27/05/2025

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