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Samiha Khelifa : Le genre est social et la science est au féminin

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Samiha Khelifa, vice-présidente de l’Université Virtuelle de Tunis, est ingénieure horticole diplômée de l’ESHE, paysagiste de l’ENSH de Versailles, docteure en agriculture durable, titulaire d’un master en TIC pour l’enseignement (Université de Strasbourg) et d’une habilitation en Génie rural. Elle est aussi certifiée en stratégies de développement, e-réputation et patrimoine immatériel.

1.Présentez-nous votre parcours professionnel.

Mes débuts en tant que paysagiste en France puis à l’Office des Ports Aériens de Tunis ainsi que les 3 années passées aux commissariats régionaux au développement agricole ont déterminé mon engagement pour un développement durable des espaces ruraux et urbains. J’ai commencé ma carrière d’enseignante-chercheure à l’Université de Carthage en 1997 puis, successivement, à l’université de Jendouba, à l’université de Sousse et à l’université de la Manouba où j’ai continué à diriger l’Unité de recherche transdisciplinaire « Individus, Institutions et Mutations». Pionnière de l’enseignement à distance, je continue aujourd’hui mon engagement, par la connaissance et le numérique, pour relever les défis sociétaux et œuvrer pour une formation de qualité, accessible à tout.e.s..

2.Parlez-nous de votre parcours avec l’AUF, notamment le projet sur lequel vous avez travaillé.

J’ai découvert la pédagogie numérique en 2004, grâce aux ateliers   « Transfer » de l’AUF, et j’ai sollicité le CNF de Tunis pour dupliquer la formation au profit des enseignants de mon institut à l’époque : l’Institut Sylvopastoral de Tabarka.  Rapidement, nous avons saisi l’opportunité de capitaliser sur cette expérience, à travers la création d’un master en écotourisme (MODECO) que j’ai coordonné de 2008 à 2015. En 2012, MODECO a d’ailleurs été reconnu par l’AUF comme meilleure initiative francophone de formation à distance en raison de  son dispositif techno-pédagogique, facilitant l’accompagnement proactif et réactif, et de l’engagement de l’ensemble des concepteurs et des tuteurs qui y interviennent. Le renforcement de compétence dont j’ai bénéficié en 2010 (avec le soutien de l’AUF), a certainement contribué à cette réussite.

L’expertise développée dans la coordination du master a également permis de concevoir le dispositif de certification des coordinateurs administratifs de l’AUF que j’ai eu la chance de coordonner administrativement de 2011 à 2012. De même, j’ai eu le plaisir de capitaliser, avec la communauté universitaire, sur mes usages du numérique grâce à l’atelier « les outils web 2.0 pour l’enseignant » que j’ai co-conçu en 2012 au CNF de Tunis. Ma carrière de formatrice et d’évaluatrice auprès de l’AUF continue.

Sensible aux inégalités d’accès à la connaissance et à l’opportunité que présentent les TICs pour l’inclusion des acteurs territoriaux pour le développement de l’écotourisme, j’ai conçu grâce à l’appui de l’AUF, le MOOC « l’écotourisme, imaginons-le ensemble » en 2012. Cette innovation a largement inspiré la mise en place du MOOC « radicalisations et terrorisme » en 2015.

Mon passage au Conseil Scientifique et Pédagogique de l’IFIC de 2013 à 2018 a été une consécration, me permettant d’être davantageforce de proposition dans mes activités de recherche. Actuellement, je collabore avec  le bureau Maghreb de l’AUF pour la transmission au sein de l’université d’un SPOC doctoral en « pédagogie universitaire ».

3.Comment voyez-vous l’avenir de la francophonie universitaire en Tunisie ?

Cette question m’aurait étonné 15 ou 20 ans en arrière. Ayant moi-même poursuivi toutes mes études supérieures en français à l’université tunisienne et enseigné exclusivement en français depuis 1997, cette langue n’était pas seulement véhiculaire mais porteuse de symbolique et de représentations idéalisées.

Toutefois, la langue française attire de moins en moins de jeunes et tarit d’opportunités et de perspectives de collaborations pour les séniors.

Un ancrage contextualisé par la production de connaissance ancrée dans le multilinguisme, est, peut-être, une action salvatrice. L’enjeu est de faire de la langue de conceptualisation du contrat social de Sartres et de la négro-africanité de Senghor, un outil non exclusif, de création, de production et d’innovation pour une nouvelle génération d’universitaires tunisiens. La francophonie universitaire est à l’épreuve des disparités, des cloisonnements, des stigmatisations, du géopolitique et du ressenti.

4.En cette journée du 8 mars, quels messages souhaitez-vous adresser aux jeunes femmes qui débutent leurs carrières dans un établissement d’enseignement supérieur ?

J’aimerais leur dire que jamais dans mon quotidien je ne pense au fait que je sois femme ; que je ne m’en rappelle que lorsqu’on me le fait remarquer ; que l’innovation n’a pas de limites ; que le numérique doit servir une finalité pédagogique et que le chemin des valeurs universitaires et de l’intégrité scientifique n’est pas le plus simple mais le plus sûr. Je leur dis enfin que le genre est social et que la science est au féminin.

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