20 ans BACGL: témoignage d’Ernest Mada, ancien allocataire AUF

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Vice-Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Bangui (République centrafricaine), M. Mada a bénéficié d'une bourse de formation à la recherche entre 2004 et 2007.

Comment avez-vous connu l’Agence universitaire de la Francophonie ?

 

C’est par le campus numérique francophone de l’AUF à Dakar, alors que j’étais étudiant en DEA de mathématiques, que j’ai connu l’Agence. Le CNF nous offrait à l’époque un espace numérique de travail: une grande capacité d’accueil avec beaucoup d’ordinateurs connectés au web avec un débit élevé par rapport au service offert dans les cybercafés entourant l’Université de Dakar (Cheik Anta Diop, ndlr). Le coût d’abonnement était bien accessible pour la bourse estudiantine. Le contact avec l’AUF était là à tout bout de champs sur le site de l’agence, notamment au travers des affiches sur lesquelles on pouvait lire les annonces et être renseigné sur les opportunités offertes par l’Agence…

 

Vous avez été bénéficiaire d’un soutien de l’AUF. Parlez-nous en.

 

J’avais bénéficié de 2004 à 2007 de bourse de formation à la recherche de l’AUF, soit un financement d’environ 24 mois réparti dans le temps, pour la préparation en alternance de ma thèse entre l’Université de Bangui (accueil) et l’Université de Dakar (origine). L’allocation comprenait la mise à disposition de titres de transport, une indemnité mensuelle de 650 euros, une prime d’installation de 250 euros et une police d’assurance dont les garanties incluaient les frais médicaux, l’assistance rapatriement, la responsabilité civile, les bagages. On pouvait rembourser en cas de frais médicaux jusqu’à 90% des montants. Ce financement m’a permis de me documenter, payer mon loyer, ma scolarité et avoir finalement du temps libre pour travailler sur mon sujet de thèse. Autrement, je devrais consacrer beaucoup de temps à entreprendre des petites activités parallèles à ma thèse à l’effet de résoudre des problèmes sociaux, ce qui aurait pour résultat la réduction du temps de travail sur le sujet de thèse et son étalonnage incompatible avec le programme académique. L’alternance a aussi facilité le processus de mon intégration à la Faculté des sciences à l’Université de Bangui.

 

Quel impact significatif cette allocation a-t-elle eu dans votre formation ?

 

Cette allocation m’a surtout permis d’obtenir de meilleures conditions d’études notamment au plan social. Il y a ensuite l’opportunité des échanges scientifiques avec deux directeurs de thèses respectivement à Dakar et à Bangui avec lesquels j’avais des plans de travail dans l’année suivant l’agenda établi avec l’AUF. Enfin, il y a eu cette possibilité d’obtenir des ouvrages que je ne pouvais pas acquérir facilement à moindre frais.

 

Quel lien pourriez-vous établir entre ce soutien de l’Agence et votre statut professionnel et social actuel ?

 

L’alternance durant le déroulement de ma thèse entre Dakar et Bangui que j’avais quitté il y avait une dizaine d’années a beaucoup contribué à mon insertion professionnelle et donc aux positions que j’ai eu le privilège d’occuper à la Faculté des Sciences, à l’Université de Bangui.

 

À l’heure où l’AUF célèbre ses 20 ans au service de l’excellence, de la solidarité et de la coopération interuniversitaire en Afrique centrale et des grands lacs, quel est votre regard concernant son action pour la communauté universitaire ?

 

Parmi les institutions, les organisations, les fondations qui œuvrent aujourd’hui au sein de la communauté universitaire en Afrique centrale, dans les Grands lacs, en faveur du développement des connaissances, des compétences, de la recherche et de la promotion des savoirs, s’il y a un acteur mieux connu, c’est bien l’Agence universitaire de la Francophonie. La plupart des gens que je rencontre à l’Université connaissent l’AUF, en espère un financement pour leur projet de master, de doctorat, de soutien à leur équipe de recherche ou bien leur établissement, de manifestations scientifiques etc.

Selon l’opinion la plus répandue, c’est l’organe qui assure la meilleure visibilité de l’action culturelle, linguistique, scientifique de l’Organisation Internationale de la Francophonie qui semble, elle, finalement moins connue du grand public. Seulement, pour plus d’ancrage, il est important pour les années à venir que l’AUF se dote de ressources et/ou de programmes universitaires dans les domaines suivants :

  1. La réduction de la fracture numérique, par le développement des espaces numériques de travail et l’équipement des CNF sous équipés tels que celui de Bangui. Au fait, le panorama des structures et des infrastructures des CNF de l’espace sous tutelle du BACGL reflète peut être le profil des capacités des Etats, mais la disparité des équipements et des ressources dans l’espace témoigne du niveau de solidarité entre les Etats et de nos engagements à œuvrer ensemble pour la paix, la stabilité et le développement durable.

  2. La valorisation des travaux effectués avec les allocations AUF, par une évaluation et un suivi dynamiques du parcours des boursiers et autres bénéficiaires individuels et/ou institutionnels des financements AUF est indispensable. A cet effet, il est recommandé de créer une base de données, non pas statique, mais décisionnelle et accessible aux usagers. Car sinon, pourquoi investir dans des ressources dont on n’assure pas une stratégie ou une politique de pérennité, de valorisation?

  3. La solidarité universitaire par une discrimination positive, face aux différentes offres de l’agence, à l’endroit des institutions membres affectés négativement par les circonstances nationales socio politiques et autres conjonctures à impact négatif sur la performance scientifique et/ou pédagogique

 

Votre mot de la fin…

 

Plus de moyen à l’AUF pour plus de solidarité universitaire, dans le contexte international actuel, servira à l’OIF c’est-à-dire les 57 Etats et gouvernements membres et les 23 observateurs, ayant en partage la langue française, à œuvre en faveur d’une valeur universelle – la paix- et à poursuivre un objectif influent sur la marche du monde – le développement durable. En clair, « la Francophonie sera subversive et imaginative ou ne sera pas » d’après Boutros Boutros – Ghali, 1er Secrétaire Général.

 

 

 

 

 

Date de publication : 28/09/2015

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