Alexis Michalik sera le président de l’édition 2025 du Prix RFI-AUF des jeunes écritures

Alexis Michalik

L'AUF, en partenariat avec France Médias Monde, lancera le Prix RFI-AUF des jeunes écritures le 26 mai 2025. Ce concours donne aux étudiants l'opportunité de révéler leurs talents littéraires à travers l'écriture d'une nouvelle dont l'incipit est imposé. Cette année, c'est l'auteur franco-britannique, Alexis Michalik, qui présidera le jury. L'AUF lui a posé quelques questions.

Langue française, écriture, création d’intrigues et de personnages complexes, découvrez l’univers d’Alexis Michalik sur notre chaîne de podcasts :

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Retrouvez l’entretien ci-dessous.

– Alexis Michalik vous êtes franco-britannique, pouvez-vous nous en dire plus sur votre rapport à la francophonie et pourquoi écrire plus en français qu’en anglais ?

Effectivement, je suis issu d’une double culture : ma mère est anglaise, née au Royaume-Uni, bien qu’elle vive à Paris depuis plus de 45 ans. Je partage donc cette double identité franco-britannique, ce qui m’offre une vision très anglo-saxonne de la narration.
L’école anglo-saxonne, dans la lignée de Shakespeare, privilégie des récits qui s’évadent du quotidien, allant de la Grèce antique aux mondes imaginaires. À l’inverse, la tradition française tend vers des histoires plus intimes et personnelles, comme celles de Molière.
J’écris principalement en français tout simplement parce que j’ai grandi à Paris et que je maîtrise davantage cette langue à l’écrit. C’est celle dans laquelle je me sens le plus à l’aise.

– Vos œuvres et vos personnages peuvent être très éloignés de votre vécu. Comment faites-vous pour vous imprégner de cultures différentes et pour créer les personnages qui s’y intègrent parfaitement ?

Pour écrire un personnage, il faut avant tout ressentir de l’empathie. Et l’empathie naît de quelque chose de très simple : se mettre à la place de l’autre. Il suffit de se poser les bonnes questions : pourquoi ce personnage réagit-il ainsi ? Quelle serait sa réaction naturelle dans telle situation ?
C’est ainsi que je construis mes personnages. Je pense qu’on peut, avec un peu d’effort, s’identifier à presque n’importe qui.
Ce qui me demande le plus de travail, c’est de créer des personnages qui réagissent différemment de moi, car j’ai une approche assez cartésienne des choses, je suis plutôt pragmatique. Il m’est donc moins naturel d’imaginer des personnages impulsifs, chaotiques – traits qui ne correspondent pas à mon tempérament.
Mais pour incarner des profils variés, qu’il s’agisse de leur âge, sexe, origine ou milieu social, il suffit d’être curieux, de s’intéresser aux autres, d’aller vers l’étranger au lieu de s’en protéger.

– Vos récits et pièces de théâtre ont des intrigues complexes. Quelle est votre technique pour les construire avec cohérence et pour toujours garder le fil ?

En général, mes idées émergent, puis mûrissent lentement, parfois sur plusieurs mois, voire des années. J’y reviens régulièrement pour les enrichir et construire un scénario volontairement dense, que je cherche ensuite à simplifier au maximum pour ne jamais perdre le fil.
Quand le squelette du scénario est prêt, je le « pitche » autour de moi. Si je sens que je perds l’attention de mon interlocuteur, que certains passages ne sont pas clairs, je sais qu’il faut retravailler ces points.
C’est en racontant et en réajustant sans cesse que j’identifie les nœuds, les incohérences. Quand j’arrive à tenir mon auditoire en haleine jusqu’au bout, alors je me sens prêt à passer à l’écriture.

– Avez-vous des conseils pour des écrivains en herbe ?

Le seul vrai conseil, c’est d’écrire. Écrire avec rigueur, avec régularité. Il faut se mettre au clavier, rédiger, puis relire, corriger, réécrire… encore et encore.
Et il faut aussi apprendre à distinguer ce qui est simplement « pas mal » de ce qui mérite vraiment d’être retravaillé.
Chacun écrira des choses personnelles. Pour raconter une histoire qui touche les autres, il faut d’abord qu’elle nous touche nous-même.
Lorsqu’un sujet nous émeut profondément, c’est souvent qu’on a les ressources pour le porter auprès d’un public. Ensuite, la question devient : comment transmettre cette émotion pour que les autres comprennent pourquoi ce sujet nous touche ?
C’est simple en apparence, mais fondamental. Écrivez sur ce qui vous émeut.

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Date de publication : 19/05/2025

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