COVID-19: Contribuer à la santé des populations grâce à l’artemisia

ProfNGONKEU

Eddy Ngonkeu est chercheur, coordonnateur de la recherche scientifique dans les structures de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) au Cameroun. Spécialiste de la recherche en Biotechnologies végétales et microbiologie, défenseur de l’agriculture de précision, de la transition agro écologique, il travaille pour que les populations puissent accéder à des alicaments bio. Son projet intitulé « Production des tisanes, gélules et comprimés à base d’artémisia annua obtenus par multiplication des semences (graines et plants) comme moyen préventifs et curatifs contre la COVID-19 » est soutenu par l’AUF.

Vous êtes porteur d’une initiative retenue par l’AUF dans le cadre de son appel à projets international COVID-19. De quoi s’agit-il ?

En effet ! Il s’agit de multiplier les semences (graines et plants) d’Artemisia Annua L. et produire une tisane pour prévenir et soigner la COVID-19. Nous comptons développer à court terme une stratégie de multiplication rapide et à grande échelle de cette espèce végétale, transformer et obtenir des tisanes très concentrées en artémisinine et les distribuer aux populations. 1000 Kg des graines seront produits et conditionnés en 1g et seront distribués à plus de 2000 producteurs au Cameroun. Au moins 10 000 plants d’artemisia issus du bouturage seront produits, 2 tonnes de feuilles sèches transformées et conditionnées en sachet de 3 g seront disponibles pour 1 000 000 de personnes au moins.

Quelle solution concrète apportera-elle dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 ?

Il existe un traitement simple qui n’est pas un mythe. Tout le monde peut l’avoir dans son jardin ou dans sa maison et ce traitement peut soigner la pire endémie et même la pandémie actuelle : c’est l’Artemisia. En effet, les personnes traitées contre le paludisme avec cette plante semblent présenter une protection naturelle contre la covid-19. L’artémisinine est un concentré de Chloroquine naturelle antipaludéen très puissant et possédant une très forte activité antivirale sans effet secondaire avéré chez l’homme. L’hypothèse serait que l’artémisinine jouerait un rôle préventif et curatif contre le covid-19. L’objectif de notre projet est d’élargir cette perspective en mettant à disposition du plus grand nombre, un produit simple à base de cette plante et garantir à tous l’accès aux graines et plants comme semences en vue de sa vulgarisation à grande échelle au Cameroun.

Plants d’artemisia en pépinière

Quelles sont les réalisations à ce jour dans le cadre de votre projet ? À quel niveau de mise en œuvre en êtes-vous par rapport à vos objectifs de départ ?

Nous avons mis en place une serre sur fond à l’IRAD et démarré le projet Artemisia par la multiplication des plants en pépinière en vue de la production des feuilles, des graines et des tisanes. Nous avons également créé au centre médicinal de Yaoundé, un site de culture des plants d’artemisia annua.  Sur une superficie de 2000 m2, les chercheurs de l’IRAD ont mis en place plus de 250 plants. Il s’agit à terme de rendre disponible cet ensemble pour les besoins de recherches médicales et fournir une tisane aux malades du centre hospitalier universitaire. Enfin nous avons participé à la réunion de concertation interministérielle relative à la contribution de la médecine alternative dans la riposte nationale contre la COVID-19. Nous y avons présenté les premiers résultats de notre projet et distribué la fiche technique de culture intensive d’artemisia annua ainsi que des plants au public venu nombreux. In fine, le projet a déjà atteint un taux de réalisation supérieur à 40%.

Serre de l’IRAD

Quelle est la plus-value de la subvention de l’AUF à la mise en œuvre de ce projet ?

Cette subvention vient booster la mise en œuvre de ce projet en permettant une multiplication et une distribution à très grande échelle de cette plante. L’impact sera visible sur l’étendue du territoire national. Cette plante ne sera plus un mythe mais une réalité au Cameroun. Son accessibilité et sa disponibilité seront désormais une réalité. Cette action vient sauver des vies humaines et protéger les populations. Ce financement contribuera à produire un traitement qui soulagera un grand nombre de malades dans nos pays.

Consultez la fiche de ce projet ICI

Date de publication : 16/09/2020

Dans votre région

En route vers la finale du Concours international d’éloquence de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne !
Lire la suite
Journée internationale de la Francophonie 2024 : un tour d’horizon des activités en Afrique centrale et Grands Lacs
Lire la suite
Ma Thèse en 180 secondes 2024: lancement des appels à participation pour les éditions nationales
Lire la suite

Ailleurs à l'AUF

Des expériences passionnantes partagées par les étudiantes en stage professionnel – projet régional conjoint AUF-ECO et OIF/CREFECO
Lire la suite
Activités du Printemps de la Francophonie en Albanie
Lire la suite
Symposium International « La diplomatie scientifique pour la paix et le développement » en Géorgie
Lire la suite