L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) travaillent depuis 2018 sur la promotion de l’agroécologie par la recherche et la formation en Afrique de l’Ouest (PARFAO). En cette année 2021 qui marque la fin de ce projet, deux activités de sciences participatives ont été organisées à Abidjan et Ouagadougou : un atelier collaboratif dénommé « week-end des solutions » ; une table ronde sur le thème : « les cultures fruitières face au changement climatique : état des lieux et défis ». A l’occasion de la célébration de la journée de la terre, nous vous proposons de revenir sur ces deux activités majeures.
Atelier collaboratif, le Week-end des Solutions en Côte d’Ivoire
Organisé du 18 au 20 mars 2021, l’objectif de cet atelier était de permettre la création de solutions concrètes et réalisables, à court terme par des équipes multi-acteurs, grâce aux outils et méthodes de valorisation et d’innovation. Durant trois jours de travail intense, les participants ont identifié des enjeux clés de l’agriculture et proposé des solutions respectant les principes de l’agroécologie. Des problématiques liées à la fertilité du sol, à la question de la capacité de résilience face aux changements climatiques ou bien encore à la diversification des cultures, en passant par le recyclage, de nombreux sujets clés ont été abordés par les participants. Après des ateliers en groupe, encadrés par des experts de la valorisation et de l’innovation, les participants passeront devant un jury composé d’experts en agriculture et en innovation qui récompenseront, fin avril, jusqu’à cinq projets multi-acteurs. A l’occasion de cette activité de science participative, des doctorants soutenus par le programme PARFAO ont présenté leur travaux de recherche au grand public. C’est le cas de M. Balakissa FOFANA qui a travaillé sur les stratégies de lutte durable contre les parasites fongiques des cacaoyers et de Mme Edwige GNIMASSOUN qui a mené ses recherches sur la fertilité des sols dégradés pour accroitre les rendements du piment.
Les cultures fruitières face au changement climatique au Burkina Faso
Organisé le 20 janvier à l’Institut français de Ouagadougou, la table ronde réunissait des chercheurs, des entrepreneurs et la société civile autour de la thématique des cultures fruitières à l’aune des changements climatiques. En effet les cultures fruitières sont des leviers puissants de lutte contre la pauvreté et assurent la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso et dans la sous-région. Par exemple la mangue représente, au Burkina, à elle seule plus de 60 % de la production fruitière nationale. Pourtant l’érosion des sols, les ravageurs et les diverses maladies déjà présents sur le territoire sont aujourd’hui amplifiés par le changement climatique. Un panel composé de six experts a pu débattre sur la thématique et échanger avec le public sur des pistes de solutions. Un des panélistes fait partie des doctorants accompagné par le programme PARFAO à travers des formations, du mentoring mais aussi une bourse de mobilité. Il s’agit de Issaka ZIDA qui a travaillé sur le statut des mouches des fruits au Burkina Faso. A l’instar de la Côte d’Ivoire, le Burkina accueillera lui aussi un « week-end des solutions » très prochainement.
Lancé au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal le programme PARFAO vise à promouvoir la science de la durabilité, et donc une recherche ayant un impact pour les populations. Il se décline en deux axes : la formation d’un collège doctoral et une interface science-société.