Le 29 octobre 2025, près de 90 étudiants issus des universités membres de l’AUF ont participé à un voyage d’études dans la province de Kampong Thom.
Cette visite s’inscrivait dans le cadre des activités du Centre d’employabilité de Phnom Penh sous le financement du Fonds Equipe France (FEF) de l’ambassade de France au Cambodge, visant à former les étudiants à l’entrepreneuriat et à faciliter leur insertion professionnelle.
« Au-delà des théories, l’objectif de cette visite était de permettre aux étudiants d’observer sur le terrain le fonctionnement des entreprises, depuis les chaînes de production à partir de matières premières jusqu’au contrôle de qualité et au produit final », a déclaré M. SOK Kuong, chargé de projet de l’AUF. Les étudiants entrepreneurs devront également apprendre à gérer la collecte des matières premières, la gestion des produits, des stocks, l’exportation, ainsi que les ressources humaines, a-t-il ajouté.
La province de Kampong Thom est réputée pour la plantation et la production de noix de cajou. C’est ici que les étudiants ont visité deux usines de transformation de noix de cajou, l’une appartenant à une société japonaise et l’autre étant locale. Situées dans le même village, au district de Kampong Svay, ces deux usines emploient plus d’une centaine de femmes et de jeunes du village, tout en collectant des milliers de tonnes de noix de cajou auprès de différentes communautés d’agriculteurs du district.

Selon Mlle SUN Rathana, représentante de l’usine japonaise Mirath, il s’agit d’un projet pilote dont l’objectif est d’installer bientôt une usine plus grande dans la province afin d’augmenter le taux de production pour répondre à la demande des marchés japonais et européens.
Les étudiants ont constaté que le processus de transformation était complexe, impliquant plus d’une dizaine d’étapes cruciales et nécessitant beaucoup de temps. « Ce n’est pas aussi simple que d’enlever la coque pour récupérer la noix », notent-ils. Le travail exige de nombreuses machines, allant du triage au réchauffement, en passant par le décorticage et la mise en paquet.

Mlle SUN Rathana, représentante de l’usine japonaise Mirath
« La collecte des matières premières, comme les noix de cajou, représente un autre défi. Si nous ne la maîtrisons pas, nous risquons de perdre notre revenue et notre production », a affirmé Mme IN LayHuot, propriétaire de l’usine Chey Sambo. Forte de plus de vingt ans d’expérience dans ce secteur, elle a évoqué son parcours, qui l’a menée de la plantation familiale à la position de représentante de la coopérative de cajou dans son village, puis à entrepreneuse. Elle a partagé son expérience inspirante avec les étudiants, qui admirent son courage, ayant lancé son entreprise avec seulement 60 000 Riels, soit environ 150 dollars américains, sans aucune ressource.
« Si vous aspirez à devenir entrepreneur, sachez qu’il vous faudra affronter vents et tempêtes », a-t-elle conclu.
Impressionnées par le succès de Mme IN LayHuot, Kim Borany et d’autres étudiantes se sont senties encouragées à poursuivre leurs propres projets d’entrepreneuriat, la considérant comme un modèle à suivre.

À l’issue des présentations des deux usines, les étudiants ont eu l’occasion de déguster différents produits, certains en ont même acheté pour leurs familles. Ils n’ont pas oublié de visiter le temple Sambo Prey Kok, situé à une dizaine de kilomètres.
Comme avant d’arriver à Kampong Thom, l’ambiance dans le bus était animée, avec des échanges d’expériences entre aînés et jeunes, en particulier sur la création de projets d’entrepreneuriat et la présentation de leurs idées. Des moments de karaoké ont également égayé le trajet, rendant l’atmosphère joyeuse et dynamique. Les étudiants ont proposé à l’AUF d’organiser davantage de visites d’entreprises dans d’autres régions et de formations en entrepreneuriat à destination de leurs pairs.
