Découvrez l'œuvre de Céline Gauthier-Maxence "L'envol d'une vie : sur les traces de mes racines" à travers son témoignage, où elle puise sa source d'inspiration, sa démarche d'écriture et ses futurs projets….
C’est dans le cadre du concours de nouvelles francophones organisé en marge de l’exposition « Migrations : une odyssée humaine » au musée de l’Homme que Céline Gauthier-Maxence s’est vu attribuer le prix spécial (AUF) dans la catégorie « Récits de voyage, biographique » pour sa nouvelle « L’envol d’une vie : sur les traces de mes racines ». Rencontre.
- Qu’est-ce qui a éveillé en vous l’envie de raconter ce voyage du Sud des États-Unis vers le Mexique ?
J’ai toujours vu la migration comme un voyage à la fois angoissant et porteur d’espoir. Avec cette nouvelle, je voulais en offrir une lecture positive : celle d’une quête de liberté et de bonheur. Pour mon récit, je voulais trouver un chemin migratoire qui me permette à la fois de faire voyager un papillon en tenant compte de son parcours naturel, un être humain en tenant compte de son histoire potentielle. Le papillon monarque, fragile mais résilient, m’a semblé une métaphore idéale de cette trajectoire du Sud des États-Unis vers le Mexique. Hope Gonzalez, mon personnage, incarne cet espoir. Son nom comme son parcours reflètent l’idée d’une migration qui est aussi renaissance, découverte, un rêve, une beauté éphémère, qui illustre si bien ce qu’est la vie.
- Comment avez-vous abordé l’écriture de cette nouvelle ? Avez-vous puisé dans des souvenirs, des témoignages ou des recherches ?
Mes souvenirs de voyage ont nourri l’écriture. Si je connais bien les États-Unis par plusieurs voyages, j’ai découvert le Mexique par la recherche : papillons monarques, géographie et traditions… Je tenais à l’exactitude, pour que chaque lieu mentionné, chaque référence scientifique ou littéraire soit réelle. J’ai retrouvé le plaisir de mes propres écrits de voyage, mêlant ici aventure physique, intellectuelle et intime.
Le réalisme n’empêche jamais l’imagination ; il la rend seulement plus troublante, parce qu’elle ne relève plus seulement du rêve mais d’une potentielle réalité.
Dès mon enfance, j’ai pris goût à la réalisation de carnets de voyage à chacun de mes périples : finalement, j’ai repris mes vieilles habitudes avec cette nouvelle.
- Qu’avez-vous appris sur vous-même en écrivant cette nouvelle ?
J’ai toujours pris du plaisir à l’écriture. Je lis des ouvrages très différents, et ma nouvelle est un mélange de tous les styles ; les récits de voyages, d’aventures, historiques et les parcours de vie hors du commun. Écrire cette nouvelle m’a permis de renouer avec un goût familial pour la littérature, j’y tiens mon goût d’écriture. Ma grand-mère avait une très belle plume, et certains de mes ancêtres étaient écrivains. Je m’emploie à rassembler leurs œuvres, par souci de transmission et de mémoire. Mes grands-parents maternels lisaient beaucoup, mes parents possèdent une bibliothèque assez conséquente. Cet environnement littéraire a contribué à développer ma curiosité. Ce texte m’a aussi poussée à croire un peu plus en ma plume.
- Ce prix représente-t-il une étape importante dans votre parcours ?
Oui, ce prix a été une belle surprise et une vraie reconnaissance. Ce prix m’a apporté un peu de confiance en moi, en mon travail, en mes qualités d’écriture. Depuis l’enfance, j’adore le Musée national d’Histoire naturelle, j’y ai tant de souvenirs. Y recevoir une distinction littéraire, devant un jury d’une telle qualité, a été un honneur. Et je m’y rends régulièrement grâce à l’Association des Lépidoptéristes de France à laquelle j’appartiens. Je suis particulièrement reconnaissante envers toute l’équipe qui a contribué à la mise en œuvre de ce beau concours littéraire. Je ne pouvais rêver meilleur cadre pour tester ma plume.
- Travaillez-vous actuellement sur d’autres projets d’écriture ou de création ?
Je travaillais déjà sur un premier roman avant les résultats du concours, mais avec un doute certain quant à mes compétences d’écrivaine. Ce prix a été déclencheur. Évidemment, je ne suis toujours pas sûre d’avoir un style et une histoire capables de plaire à de futurs lecteurs, car finalement l’écriture et la lecture qui s’ensuit sont trop subjectives pour avoir un jour une quelconque certitude. Mon livre sera une invitation au voyage, à la réflexion sur le monde, ses évolutions et ses limites, à une introspection.
Il mêlera récit intime et exploration, avec mes propres questionnements en toile de fond. Une sorte de migration intérieure que je traduis en mots.
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Biographie
Céline Gauthier-Maxence est docteure en droit, spécialisée en droit de la santé et droit du numérique, et chercheuse au CNRS sur les questions entourant l’usage des données de santé à l’ère de l’IA et du numérique. Elle travaille sur la blockchain, ses multiples usages potentiels, dans le respect des lois et réglementations existantes ou à venir. Elle est également entrepreneure, une activité challengeante et stimulante. Ses hobbies touchent au dessin, à l’écriture, à la lecture, à la photographie argentique et aux lépidoptères.